Audrey baigne dans la photographie depuis toujours. Cette photographe aguerrie a une approche très personnelle du polaroid. Elle n'hésite pas à le manipuler pour le présenter sur d'autres supports, lui apportant ainsi une touche très plasticienne. Elle nous parle de sa pratique, de sa sensibilité vis à vis de l'instantané.
Interview : Audrey Borgel
Comment en êtes-vous venue à la pratique de l’instantané, dans votre parcours de photographe ?
Mon père m’a offert un Polaroid JoyCam quand j’avais 14 ans et avant mes études de ‘photographie’, c’était un signe. J’ai toujours apprécié le Polaroid et les appareils argentiques en général. Une fois en étude, on a beaucoup pratiqué au ‘35mm’ et à la ‘chambre’, j’ai donc mis de côté le Polaroid pendant un moment, puis je l’ai repris plus tard pour ne plus m’arrêter.
Qu’est-ce que le polaroid vous apporte, que vous ne retrouvez pas dans les autres types de photo, qu’ils soient argentiques ou numériques ?
La photographie Polaroid renforce le côté “poétique”. La découverte de la photographie liée à son mode opératoire est toujours magique. Même si bien sûr on choisit la lumière et le cadrage, on peut toujours découvrir des imperfections qui en font le charme.
Sur le plan de l’équipement, quels sont les appareils que vous avez essayés, et ceux que vous appréciez le plus ?
Mon appareil favori est le Polaroid 600 Land Camera Autofocus 660 (je l’utilise pour le noir et blanc). J’utilise également un SX70 et le Polaroid 240 (pour le format FP100). J’ai une collection d’une vingtaine de Polaroid dans laquelle se trouve par exemple, le Polaroid Studio Express ou bien le Kodak EK2 (le Kodak est très esthétique et décoratif).
Etes-vous plutôt couleur, ou plutôt noir et blanc ?
Je préfère le noir et blanc, car il accentue aussi le côté poétique et rétro que je veux donner à la photo Polaroid. Il renforce aussi les émotions ressenties à la lecture de la photographie, on se concentre davantage sur les formes, la lumière, les ombres. Je me sens plus satisfaite après une photo réalisée en noir et blanc.
Silhouettes d’arbres se découpant sur le ciel, jeux d’ombres dans les rues ou en intérieurs… vous semblez apprécier les contrastes forts pour vos compositions ?
Oui, c’est en effet ce que je préfère photographier, j’aime prendre le temps d’attendre cette lumière, qui intensifie les ombres, les contrastes. Ce que j’aime photographier, ce sont les choses qu’on ne regarde pas souvent, une lumière posée sur un objet, un détail.
Parmi les différentes séries photographiques que vous avez créées, y’en a-t-il une qui vous inspire davantage de fierté, dont vous êtes le plus satisfaite ?
Je pense que c’est la série la Douceur, même si forcément je suis attachée aux autres séries, cette dernière représente le plus mes émotions vis-à-vis de la photographie.
Vous n’hésitez pas à transformer ou manipuler le support pola pour vos œuvres. Quelles sont les différentes techniques créatives que vous aimez ?
J’apprécie le fait de sortir le polaroid de sa présentation initiale et de le présenter sous une autre forme, accompagné d’éléments, comme des plans films, des châssis de presse des cadres anciens, cela ajoute une touche poétique à l’ensemble. J’aime également, partir du visuel du polaroid et le transformer, le travailler afin de le sortir de son contexte naturel, comme par exemple avec des ajouts d’éléments graphiques, numériques, de la peinture ou des marques de tampon.
Quel regard portez-vous sur le retour du Polaroid ces dernières années, et sur l’orientation actuelle de la célèbre marque ?
Je trouve ça génial de pouvoir continuer à photographier au Polaroid et j’aime le design et la charte graphique qu’ils utilisent. Il y a une très bonne communication sur les réseaux sociaux et les visuels sont hypers attirants. La marque créée aussi pas mal de partenariat avec les artistes et c’est très intéressant.
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