Fujifilm insuffle un vent de renouveau dans sa gamme Instax Mini avec un modèle hybride, à mi chemin entre l’appareil instantané et l’imprimante. L’Instax Mini LiPlay vient, assez logiquement, compléter une gamme qui ne cesse de se réinventer. Découvrez notre test de cet appareil.
La marque japonaise n’en est pas à son coup d’essai en termes d’hybridation, puisqu’elle avait déjà conçu pour sa gamme Instax Square deux appareils mêlant des technologies numériques et argentiques : les SQ 10 et SQ 20. Après avoir bien rôdé sa formule sur les boîtiers de cette gamme, il était logique que Fujifilm s’attaque à son format le plus populaire, le format Instax Mini, pour lui donner une seconde jeunesse et renouveler l’intérêt des foules.
Sommaire
Design
Ce qui frappe avant tout, lorsque l’on a en tête les modèles précédents, c’est la compacité de l’Instax Mini LiPlay . Avec des dimensions réduites (largeur de 82 mm, longueur de 123 mm, épaisseur de 37mm) et un poids légèrement supérieur à 250g, le LiPlay est le plus petit Instax Mini produit par Fujifilm. Même engoncé dans une sacoche de transport, l’appareil conservera des dimensions plus que modestes et se laissera emmener facilement partout. Un véritable atout.
L’appareil se tient par défaut en station verticale, même si le placement des éléments pourraient laisser penser autrement.
Sur la face avant se trouvent bien évidemment l’objectif, accompagné de la cellule pour définir l’exposition, le déclencheur, mais également le bouton qui permettra d’enregistrer une séquence audio. On y revient plus bas.
En observant le dos de l’appareil, le caractère hybride saute tout de suite aux yeux, avec l’écran LCD de 2,7 pouces qui occupe une bonne partie de l’espace.
Sous ce dernier (ou sur la gauche si vous tenez l’appareil à l’horizontale) sont réunies les touches qui permettent de naviguer à travers les différentes interfaces :
- Une croix directionnelle (mais circulaire, si j’ose dire!) avec son bouton central de validation,
- Un bouton retour,
- Un bouton lecture pour le visionnage des images,
- Et un raccourci vers le lancement d’impression.
Au dessus de l’écran, un bouton à presser vers la droite permet d’ouvrir la trappe par laquelle se chargent les cartouches de film Instax Mini. Tout le bloc du dos pivote à l’ouverture.
Sur la gauche de l’écran, un petit cache dissimule le port pour la carte micro SD.
Le bouton d’allumage est situé sur le côté gauche du boîtier. Des touches 1, 2, 3 sont disposées à droite. Leur fonction ne saute pas aux yeux, de prime abord. Il s’agit de raccourcis, des boutons que l’on peut programmer pour appliquer le filtre de son choix.
Sous l’appareil se trouve la prise micro USB pour le chargement.
Sur le côté droit du boitier (qui correspondre au dessous si l’appareil repose à l’horizontale), rien à signaler en dehors du point de fixation de la dragonne.
On note l’absence d’un pas de vis qui aurait rendu possible une fixation sur trépied. Une caractéristique souvent présente sur les appareils instantanés les plus évolués de la marque, mais que Fujifilm n’a pas souhaité intégrer ici.
Trois versions différentes de coloris coexistent au moment du lancement : « Stone White » (Pierre blanche), « Black Elegant » (Noir élégant) et « Blush Gold » (Rose doré). A chacun de ces coloris correspond également un revêtement particulier, pour des finitions très distinctes les unes des autres. Une première.
Prise en main et prise de vue
L’appareil est avant tout conçu pour être tenu à la verticale, mais on met un peu de temps à prendre ses marques. C’est d’une part lié au fait que l’Instax Mini LiPlay a une forme rectangulaire plus prononcée, plus étroite, que celle de ses cousins Instax Mini 9, 90 Neo Classic ou 70, et d’autre part dû au placement un peu étrange du déclencheur. Ce dernier ne tombe pas tout à fait naturellement sous l’index, que l’on tienne l’appareil à la verticale ou à l’horizontale, d’ailleurs.
L’appareil s’allume en un rien de temps et est vite opérationnel. La visée se fait directement à travers l’écran, comme avec un compact numérique. Les touches directionnelles donnent accès aux réglages élémentaires pour la prise de vue :
- le paramétrage du flash,
- l’activation du retardateur (2 ou 10s),
- le choix d’un filtre (6 filtres au total, parmi lesquels se retrouvent les classiques Sepia et Noir & Blanc),
- l’ajout d’un cadre (10 cadres au choix).
On peut essayer en temps réel une combinaison de filtre et de cadre, avant déclenchement.
L’appareil est doté d’un autofocus ! Encore une première sur un Instax Mini. Il fait la mise au point lorsque l’on presse le déclencheur à mi-course. Un carré vert apparaît à l’écran pour signaler sur quelle partie elle s’opère. Il est rouge si la mise au point n’est pas possible (à cause d’une distance insuffisante vis à vis du sujet, par exemple).
En passant par le menu, d’autres options sont possibles pour gérer la prise de vue, telle que la correction d’exposition notamment. Les utilisateurs avancés apprécieront.
On apprécie aussi de pouvoir prendre des photos même s’il n’y a pas de cartouche de film chargée dans l’appareil. Les images sont stockées sur la mémoire interne de l’appareil, ou sur carte micro SD si vous en avez une. Elles pourront toujours être imprimées plus tard sur papier Instax.
Lecture et impression
Si l’Instax Mini LiPlay partage avec le SQ20 l’aspect hybride, à travers l’écran LCD, l’enregistrement des images, la sélection des clichés pour impression… il s’écarte en revanche de ce modèle sur les aspects d’édition des images et de prise de vue.
En effet, une fois vos photos prises, vous pouvez essayer différents cadres, en changer comme vous voulez, mais vous ne pouvez pas en revanche retoucher l’image elle-même en jouant sur le contraste, la luminosité, le vignettage… ni même modifier ou appliquer un filtre après coup. Toutes choses qui se font sans problème sur le SQ20. Un peu dommage !
La touche lecture au dos vous permet d’accéder aux photos enregistrées sur l’appareil ou la carte micro SD. L’accès au menu devient alors contextuel et vous propose des options intéressantes. Parmi les plus utiles, retenons le zoom dans les images (cela vous permet de recadrer une photo et de lancer une impression basée sur ce nouveau cadrage), et l’historique d’impression (utile pour sortir une nouvelle copie d’une impression sortie précédemment).
Une pression sur la touche Retour affichera les infos relatives à la prise de vue : heure et date d’enregistrement de l’image, correction d’exposition, cadre et filtre éventuellement utilisés, ouverture du diaphragme.
A tout moment, la dernière touche à droite au dos permet de lancer une impression, après validation. L’image est alors éjectée sur le côté de l’appareil et amorce son développement.
En prise de vue comme en lecture, on navigue sans grande difficulté à travers les menus, relativement profonds par endroits. Les intitulés sont clairs.
L’application Instax Mini LiPlay
L’application Instax Mini LiPlay, évidemment disponible sur Android et iOS, enrichit l’expérience en ouvrant de nouvelles possibilités. Elle se connecte à l’appareil en BlueTooth. Elle donne accès aux fonctions suivantes :
Prise de vue à distance
Il s’agit d’une télécommande, fort utile pour piloter l’Instax Mini LiPlay à distance. Vous pouvez déclencher, mais aussi choisir les paramètres de prise de vue comme le retardateur, le flash. Cerise sur le gâteau, une fenêtre Live View vous montre en temps réel ce qui se passe devant l’objectif de l’appareil. Des outils qui transforment l’Instax Mini LiPlay en parfait espion, ou qui aident à soigner ses photos de groupe.
Raccourci
Via cette fonction, vous pouvez configurer les touches de raccourci 1, 2, 3, placées sur le dessus de l’appareil et leur associer à chacun le cadre de votre choix. Vous cliquez sur un des chiffres, puis vous lui associez un cadre choisi dans la galerie. De cette façon, vous pouvez appliquer rapidement aux images vos cadres favoris.
Impression directe
Cette fonction vous laisse chercher sur votre smartphone l’image de votre choix pour l’imprimer. Vous pouvez récupérer des photos prises avec l’appareil de votre smartphone, ou toute image se trouvant sur votre téléphone.
L’impression directe transforme en quelque sorte l’appareil en imprimante Instax Mini. On serait par conséquent tenté de faire une comparaison avec l’Instax Share SP-2, mais les deux applications ne proposent pas la même chose. L’appli Mini LiPlay n’offre pour le coup aucune possibilité pour la customisation de ses images.
Son
L’entrée Son vous permet de retrouver toutes les images que vous avez imprimées et auxquelles vous avez associé un son. Oui, vous avez bien lu.
Fujifilm ne s’est pas contenté de reprendre des éléments empruntés à ses modèles précédents. La marque essaye, avec chaque modèle, d’apporter des innovations, et l’Instax Mini LiPlay intègre quelques nouveautés bien à lui. Parmi celles-ci, la capture de son est celle qui vient tout de suite à l’esprit. Attardons nous sur cette fonction si particulière.
La prise de son : une fonction innovante
Pour créer un fichier audio et le lier à une photo que vous avez prise, pressez la touche d’enregistrement de son située située sur la face avant. 10 secondes d’ambiance sonore sont alors capturées. Une icône apparaît dès lors dans l’angle de l’image pour signaler qu’un son lui est associé. Au moment de l’impression d’une image de ce type, choisissez l’option Imprimer avec le son. Vous devrez placer un QR code sur votre image. Plusieurs options sont possibles, et vous pouvez même paramétrer la couleur du QR code en amont… Ça va loin !
Au moment de l’impression, l’appareil vous demande aussi si vous souhaitez vous connecter à l’application pour y enregistrer votre image. Si la connexion Bluetooth est active et l’appli lancée, votre image apparaît alors dans la section Son. Vous pourrez l’y retrouver par la suite pour écouter le son lié à la photo. Celui-ci est stocké à distance, sur les serveurs de Fujifilm. On peut se poser quelques questions sur la pérennité du media.
La fonction est indéniablement originale pour le coup, même s’il y a peu de chance que vous vous en serviez tous les jours, en réalité. On peut imaginer quelques utilisations ponctuelles, en vue de restituer l’ambiance sonore d’un mariage, d’une soirée…
Verdict
L’Instax Mini LiPlay instaure une rupture au sein de la gamme Instax Mini de Fujifilm. Il s’agit du premier appareil hybride de la marque dans ce format. Écran LCD, autofocus, impression à la demande… la recette est séduisante et offre à l’utilisateur un contrôle fin sur ses images.
Dans son effort pour faire du neuf, Fujifilm introduit quelques fonctions presque superflues et oublie d’en reprendre d’autres éprouvées ailleurs, mais l’essentiel est là : l’Instax Mini LiPlay satisfaira tous ceux qui ne veulent pas gâcher de papier et ne souhaitent sortir que des images réussies.
Avantages et inconvénients de l’Instax Mini LiPlay
On aime
- Les photos sont bien nettes grâce à l’autofocus
- L’appareil le plus compact de la gamme Instax Mini
- Mise sous tension et hors tension très rapide
- La fonction Live View de l’appli est bien conçue
On aime moins
- On cherche un peu le bouton de déclenchement
- Pas autant de versatilité que le SQ20, dans la retouche d’image et l’application de filtres
- L’affichage sur l’écran LCD n’est pas d’une grande qualité