Le Lomo’Instant Automat Glass, sorti quelques mois après le Lomo’Instant Automat “tout court”, se présente comme une version plus premium de ce dernier. La version Glass est en effet équipée d’un objectif en verre. Un atout de plus pour un appareil déjà fort bien pourvu au demeurant. Et qui fait de ce Lomo’Instant Automat Glass un des meilleurs, sinon LE meilleur appareil Instantané au format instax Mini.
Intéressons nous d’entrée de jeu à ce qui différencie le Lomo’Instant Automat Glass du Lomo’Instant Automat de base, car nous avons déjà eu l’occasion de parler de ce dernier sur le site. Cela tient pour l’essentiel à deux points : le design et la finition d’une part, les caractéristiques de l’optique d’autre part, tous exclusifs à la version “Glass”.
Sommaire
Design
Contrairement au Lomo’Instant Automat tout court, qui dès sa sortie était présenté en quatre versions différentes, la version Glass n’a été lancée au départ que dans une seule édition, baptisée Magellan. Une édition Kilimanjaro, toute de bleu et de blanc, a vu le jour depuis.
L’exemplaire présenté sur cette page est l’édition Magellan. Elle se distingue par le recours au noir pour tout le corps du boîtier, et à l’orange en couleur complémentaire, utilisée par petites touches. Les deux teintes se marient à la perfection et l’ensemble gagne encore en élégance grâce à un fin motif en losange, imprimé en relief et qui recouvre la plus grosse partie de l’appareil. Avant d’avoir l’appareil en main, je n’avais pas réalisé que cette matière était en léger relief. Le Lomo’Instant Automat Glass se révèle très agréable au toucher.
Au dos, une carte du monde, stylisée façon pixel art, rend un hommage symbolique à Magellan, le navigateur qui a inspiré le nom de cette finition du Lomo’Instant Automat Glass.
Le Lomo’Instant Automat Glass est sans conteste un bel appareil instantané, que l’on a plaisir à tenir en main.
Une optique en verre
Outre le design, ce qui distingue surtout le Lomo’Instant Automat Glass du Lomo’Instant Automat, c’est l’optique. Celle-ci diffère par trois aspects au moins.
Le verre
L’optique de la version Glass comprend une lentille… en verre. Et pas en plastique, comme sur la très grande majorité des appareils photo instantanés du marché d’ailleurs. Plus qualitative, elle est censée donner -sur le papier au moins- des images plus nettes, plus propres.
La longueur focale
La focale n’est pas la même non plus. Elle est de 38 mm (équivalent 21 mm) sur le Lomo’Instant Automat Glass, contre 60 mm (équivalent 35 mm) pour la version basique. La version Glass est donc un peu plus grand angle, ce qui nécessite de s’approcher plus près du sujet pour les portraits, et induit une certaine déformation dans les angles.
Les trois positions sur la bague des distances sont d’ailleurs différentes d’un appareil à l’autre.
Sur le Glass, les trois réglages possibles sont les suivants :
- 30 cm
- 60 cm
- 1 m à l’infini
La distance de mise au point la plus courte est donc de 30 cm, contre 0,60 cm sur le Lomo’Instant Automat.
Les valeurs sont indiquées clairement sur l’objectif, en centimètres, ce qui s’avère nettement plus lisible, plus immédiat que sur la version avec lentille de plastique, où les réglages sont représentés par différents pictogrammes.
L’ouverture de diaphragme
L’optique du Lomo’Instant Automat peut ouvrir à f/4.5, contre f/8 pour son cousin équipé de la lentille plastique. Le « Glass » est donc moins gourmand en lumière, et susceptible de mieux s’en tirer en basses lumières.
Un bémol
La lentille de verre du « Glass » donne de bons résultats, particulièrement sur les distances courtes où la netteté semble optimale, et les détails sont bien restitués. Le vignettage et la déformation dûe au grand angle s’avèrent assez prononcés, mais ce n’est pas vraiment préoccupant. Beaucoup seront séduits par ces effets qui correspondent bien au style lomo. Il y a toutefois un point que l’on peut reprocher au Lomo’Instant Automat, mais qui n’est pas tant lié à l’optique qu’au viseur qui lui est associé… J’ai l’impression, la quasi certitude, qu’il est tout simplement identique à celui du Lomo’Instant Automat.
Or, les longueurs focales des deux appareils ne sont pas les mêmes. Si bien qu’au final, avec le Lomo’Instant Automat Glass, la photo telle qu’elle sort de l’appareil ne correspond pas franchement à ce que vous avez cadré avec le viseur. C’est flagrant !
Passée la surprise des premières photos, retenez simplement que l’appareil « voit » beaucoup plus large que ne le laisse penser le viseur. Aussi, cadrez votre sujet de façon nettement plus serrée, pour compenser. Sur les courtes distances, la meilleure technique consiste carrément à laisser tomber le viseur et à s’efforcer de placer l’objectif en plein dans l’axe de votre sujet.
Fonctionnement
Le fonctionnement global est très similaire à celui du Lomo’Instant Automat. Avant toute chose, il faudra l’alimenter avec deux piles CR2 de 3V. On charge une cartouche de films Instax mini en ouvrant le dos de l’appareil. Un enfant de 5 ans saurait la placer dans le bon sens. L’appareil s’allume en appuyant sur le bouton noir placé près de l’objectif et en tournant la bague de réglages des distances pour quitter la position Off et sélectionner une valeur.
Il ne reste plus qu’à procéder aux réglages ou à mettre éventuellement en place les accessoires jugés utiles. Et voilà ! On déclenche avec le bouton rectangulaire situé à l’avant, qui est aussi un miroir à selfie. La photo sort par la fente visible sur le côté du boitier.
Une série de dix LEDs alignées sur la tranche de l’appareil vous indique le nombre de photos restantes dans la cartouche Instax Mini.
On éteint l’appareil en le repositionnant sur Off. Il se met également de lui-même en veille après un certain temps si on ne l’utilise pas.
Ergonomie et fonctions
Sachez que le Lomo’Instant Automat Glass reprend l’intégralité des fonctions déjà présentes sur le Lomo’Instant Automat. Et elles sont nombreuses. Citons en vrac :
- Le contrôle du flash, qui peut fonctionner dans trois modes : forcé, auto, off
- La touche MX, pour travailler sur des expositions multiples. Activez cette fonction et la photo ne sera pas éjectée automatiquement de l’appareil, vous pourrez prendre plusieurs photos successives sur une même pose. Ce n’est qu’en appuyant de nouveau sur la touche MX que vous signifiez la fin de la séquence, et que l’image s’éjectera pour commencer à se développer.
- Le mode Bulb, pour les poses longues. Pour optimiser la netteté de vos images, posez le boîtier sur trépied et déclenchez à distance avec le bouchon d’objectif qui fait office de télécommande.
- La correction d’exposition qui comprend trois positions: off (par défaut), éclaircir, assombrir (1+/-1 EV)
Toutes ces fonctions sont pilotées via des touches alignées au dos de l’appareil. Une série de LEDs donne des indications sur le caractère actif/inactif de chaque fonction et vous permet de contrôler l’ensemble des réglages en cours.
Mais ce n’est pas tout. L’appareil se repose aussi sur un large panel de gadgets pour vous offrir un maximum de créativité.
Comme signalé plus haut, le bouton de déclenchement, sur le devant de l’appareil, fait double emploi. Rectangulaire et réfléchissant, c’est aussi un miroir à selfie tout à fait comparable à celui qui équipe l’Instax Mini 9 et l’Instax Mini 70. Il vous aide à cadrer convenablement lorsque vous vous prenez en photo.
Le bouchon d’objectif abrite une pile CR1632 (3V) qui le transforme en télécommande infrarouge à distance. Deux boutons permettent de déclencher soit instantanément, soit avec un retardateur.
L’appareil est livré avec ses color gels, de fines lamelles de plastique colorées et transparentes. Elles s’insèrent dans une fente ménagée juste devant le flash. La lumière émise par celui-ci, teintée par ce plastique qui agit comme un filtre, permet d’obtenir des effets de couleur sur vos images.
L’appareil est vendu dans un kit comprenant une lentille de close up et un autre accessoire, récurrent chez Lomography, appelé le Lomo Splitzer. L’un comme l’autre se vissent sur l’objectif. La lentille permet de faire des photos “macro”, en tenant l’appareil à 10 cm environ de votre sujet. Le Splitzer fonctionne quant à lui comme un système de volets rotatifs couvrant une partie de l’objectif. Il s’utilise en combinaison avec le système d’expositions multiples.
Ces deux outils sont formidables pour créer des instantanés excentriques. Mis entre de bonnes mains, ils peuvent produire des images uniques. Pour les manipuler avec succès vous devez suivre quelques règles élémentaires et faire preuve de persévérance. Ne pas vous décourager aux premiers essais mais comprendre d’où viennent vos erreurs et rectifier le tir.
Verdict
Prenez un appareil au design séduisant, greffez lui une optique au dessus de la moyenne, ajoutez y des fonctions à la pelle, saupoudrez le tout avec des accessoires à gogo… vous obtenez la recette d’un appareil instantané performant et réussi.
Le Lomo’Instant Automat Glass est probablement l’appareil instantané que James Bond emmènerait en mission.
Avantages et inconvénients du Lomo’Instant Automat Glass
On aime
- Design et finition de l’édition Magellan très réussis
- Appareil polyvalent, plein de ressources, entre les fonctions et les gadgets
- De multiples options pour prendre des photos de près, en portrait ou macro
On aime moins
- Viseur imprécis
- Nécessite deux type de piles différentes pour profiter de toutes les fonctions.
On aime ou on aime pas
- Déformations et vignettage prononcés dans les angles, le style Lomo !