Lomography propose une gamme complète d’appareils instantanés, parmi lesquels le Lomo Instant Wide. Ce boîtier qui fonctionne avec les films Instax Wide de Fujifilm dispose d’un large éventail de fonctions et d’accessoires, une des grandes spécialités de Lomography. Voici mon test du Lomo Instant Wide, appareil bien équipé, donc, mais pas évident à dompter.
Sommaire
Un ovni photographique
Ce qui frappe au premier regard chez le Lomo Instant Wide, c’est la taille démesurée du boîtier. Le Lomo Instant Wide est un très gros appareil, assez difficile à transporter. Peu discret, il attire facilement les regards des personnes que vous croisez lors de vos sessions photos.
Pris en main, l’appareil s’avère relativement léger. Les matières ne sont pas très nobles et l’ensemble laisse une impression de fragilité. Le Lomo Instant Wide est disponible dans une demie douzaine de finitions environ. Outre les très classiques coloris noir et blanc, quelques éditions plus excentriques mais sympathiques habillent le boîtier.
L’ergonomie est un brin perturbante avec un viseur situé dans l’angle supérieur droit sur le dos, et un déclencheur placé en façade. Le déclencheur, s’il ne tombe pas parfaitement sous les doigts, a le mérite de ne ressembler à aucun autre.
Les boutons et commandes se situent en très grande majorité au dos de l’appareil, où ils sont groupés et alignés sur le côté droit. C’est brut de décoffrage mais au moins, on ne les cherche pas, on sait tout de suite où les trouver.
Des fonctions à la pelle
Lomography a ingénieusement doté le boitier de multiples fonctions. Profiter de chacune d’entre elles nécessitera que vous vous plongiez un peu dans le manuel, ou que vous étudiez un minimum les différentes commandes.
Le flash sera activé par défaut, quel que soit le mode de prise de vue sélectionné. Il peut toutefois être désactivé en pressant simplement une touche on/off dédiée. Lomography a eu recours à un petit gadget qu’elle affectionne particulièrement pour ses appareils : les colors gels, petites vignettes colorées translucides à appliquer sur le flash pour donner des effets et une teinte colorée à vos clichés.
Les photographes apprécieront également de disposer d’une marge de manœuvre supplémentaire pour leurs réglages avec la compensation d’exposition -1/+1 accessible sur le dos du boîtier.
Autre fonction que les lomographes apprécieront : la multi exposition. Avant de prendre une première photo, appuyez sur le bouton MX au dos du boitier et vérifiez que le voyant passe aux orange, faites vos expositions, puis appuyez une seconde fois sur ce même bouton pour éjecter votre image. Autre technique : allumez l’appareil, appuyez sur cette touche MX, puis prenez une photo. Vous pouvez dès lors éteindre votre appareil et prendre un nouveau cliché plus tard. L’image sera prise sur la même pose que celle que vous aviez prise plus tôt.
Notons encore la présence d’un miroir, près de l’objectif, destiné à faciliter les selfies. Une fonction exploitée sur d’autres boîtiers instantanés, à l’image de l’Instax Mini 70 de Fujifilm.
Un éventail d’accessoires et de compléments
Astucieux, le bouchon d’objectif renferme une pile et abrite deux boutons de télécommande, pour déclencher à distance lorsque votre appareil est fixé sur trépied. L’un des deux est dédié au mode Bulb (pose longue) : on appuie une première fois pour ouvrir le diaphragme, une seconde pour le refermer.
L’appareil dispose aussi de plusieurs compléments optiques. Une lentille ultra grand angle vient se greffer sur l’objectif de base. Le viseur dédié se substitue au viseur par défaut, complètement amovible. Un complément destiné à la photo close up (10cm) est qui se visse lui aussi sur l’objectif de base. Contrairement au dispositif grand angle, lui n’est pas accompagné d’un viseur dédié.
Autre élément qui vous aidera à apporter une touche créative à vos images : le Splitzer. Cet accessoire se visse lui aussi, à la manière d’un filtre, sur l’objectif. Il sert à créer des effets d’exposition multiples sur un même cliché mais sans superposition d’images, en masquant successivement différentes parties de l’image.
Là où le bât blesse
Avec ses nombreuses fonctions et son panel de compléments optiques, le Lomo’Instant Wide ne manque pas d’atouts et prend des airs d’appareil couteau suisse. Enfin sur le papier. Car en pratique tout n’est pas si facile. Lomo’Instant Wide vous demandera beaucoup d’expérimentation, d’essais et donc d’erreurs pour maîtriser pleinement toutes ses subtilités et obtenir les résultats espérés.
Quelques exemples.
Le viseur est d’une imprécision redoutable. Le décalage est très important entre ce que vous cadrez et ce qui sort sur papier. Il vous faudra une certaine expérience pour l’apprivoiser et être capable d’anticiper et compenser ses décalages.
La mesure de l’exposition se révèle parfois douteuse, avec des résultats variables. De nombreuses situations sont susceptibles de poser problème au Lomo’Instant Wide, et même en anticipant au mieux les conditions de lumière, l’appareil se montre facilement capricieux.
Tenter un gros plan à l’aide du complément optique dédié sollicitera vos méninges et vous demandera une certaine technique. Vous devrez :
- Estimer au mieux les 10 cm qui vous séparent du sujet.
- Penser à désactiver le flash pour ne pas cramer votre sujet.
- Vous passer du viseur pour composer votre image, il est hors jeu à cette distance. Procéder plutôt en prenant en compte ce qui se trouve directement devant l’objectif du boîtier.
Même avec ces points il y a de fortes chances que vous tapiez à côté. Je dois avouer pour ma part, et je n’en suis pas bien fier, qu’en l’espace de quelques essais, je ne suis pas parvenu à réussir une image avec le close up. Ne voulant pas gâcher trop de papier, j’ai dû me résoudre à passer à autre chose.
Verdict
En définitive, si le Lomo Instant Wide formule beaucoup de promesses, les lui faire tenir demandera une sacrée dose de patience et de persévérance. Ne faites pas l’erreur de croire que l’appareil vous fournira spontanément des clichés réussis et créatifs en toutes circonstances. Le boîtier conviendra mieux aux personnes qui ont de solides connaissances en photo et sauront limiter les ratés pour parvenir aux bons résultats. Ou bien à celles qui ne cherchent pas à en faire un boîtier tout terrain et souhaitent s’en servir quasi exclusivement pour un type précis de photo qui lui convient bien.
A vous d’expérimenter pour déterminer les forces et faiblesses de l’appareil, tester ses limites. Reste qu’au coût des consommable instantanés, l’apprentissage se fait dans la douleur, mais vous n’aurez que d’autant plus de mérite à réussir vos images.
Avantages du Lomo Instant Wide
- La taille des images Instax Wide
- Nombreuses possibilités pour les créatifs
- Un beau potentiel pour les plus persévérants
- Une alternative à l’Instax Wide 300 de Fujifilm
Inconvénients du Lomo Instant Wide
- Ergonomie et finition qui laissent à désirer
- Viseur complément approximatif
- Courbe d’apprentissage douloureuse qui nécessite de passer par de nombreux ratés
- Prix relativement élevé